Le Service suisse d’enquête de sécurité

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Le Service suisse d'enquête de sécurité (SESE) est l'autorité de la Confédération chargée de mener des enquêtes sur les accidents et incidents survenant dans le domaine des chemins de fer, de l'aviation civile et des bateaux de navigation. Les enquêtes doivent non seulement permettre de déterminer les causes directes de tels événements mais également d'identifier les causes profondes ainsi que les risques qui y sont directement liés. Elles servent exclusivement à acquérir des connaissances en vue de prévenir des accidents futurs ainsi que des situations de danger et en vue d'améliorer la sécurité dans ce domaine. Lors de tels événements survenant sur le territoire cantonal valaisan, la Police cantonale est en première ligne d’intervention. La collaboration avec les spécialistes du Service suisse d’enquête de sécurité est précieuse. Igor Canepa, spécialiste du SESE nous en dit davantage.
Igor Canepa - SESE

Quelles sont vos missions au sein du SESE ?

Lors d’accidents, nous travaillons en coordination avec les autorités gérant ces événements.

Nous y amenons nos compétences de spécialistes de l’aviation. Dans une première phase, nous évaluons les risques possiblement présents sur l’épave (systèmes de parachute balistique de sauvetage ou d’autres systèmes à haute énergie cinétique ou chimique). Ceux-ci peuvent rendre dangereux le travail des secouristes ou des enquêteurs.

Dans une deuxième phase nous procédons aux relevés des preuves et des témoignages qui peuvent aider à comprendre ce qu’il s’est passé. Nous organisons ensuite la prise en charge de l’épave qui est transportée en lieu sûr pour des analyses poussées. Notre équipe d’enquêteurs rédige un rapport final qui sera publié avec de multiples contrôles « qualités ».

Nos conclusions à la suite d’accidents ou d’incidents sont une plus-value importante en termes de prévention.

Quelles formations vous ont permis de gagner les rangs du SESE ?

Les enquêteurs du SESE sont à la base des professionnels des différents domaines de l’aviation. Dans mon cas, je suis pilote et instructeur de vol hélicoptère, mais j’ai gagné de l’expérience aussi dans les domaines de la conduite des opérations et de l’aéronavigabilité en tant qu’ingénieur ainsi que par la conduite militaire comme officier des Forces Aériennes.

Au niveau des techniques d’enquêtes, nous bénéficions de cours spécialisés, par exemple auprès de l’université de Cranfield dans le Royaume Uni. Une très grande importance est attribuée aussi à la formation continue (on the job training) et l’échange continu avec les collègues en Suisse et à l’étranger qui permettent d’apprendre tout le temps de nouveaux aspects.

Lorsque nous travaillons sur un cas, nous procédons systématiquement avec plusieurs approches techniques différentes. Au début d’une enquête, nous devons être mentalement ouverts à toutes les options connues ou inconnues !

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans vos missions ?

J’ai un sentiment très positif lorsque nous publions nos rapports finaux. Particulièrement lorsque la détermination de la cause de l’accident a été établie et servira à éviter d’autres accidents. Trouver les causes d’un accident et les publier, pour éviter qu’il y a une répétition d’une situation similaire, c’est une des grandes motivations dans mon travail de tous les jours.

Comment jugez-vous votre collaboration avec la Police cantonale valaisanne ?

En règle générale, je peux affirmer qu’en Suisse, grâce au système de conduites standardisées entre organisations de première intervention professionnelles et de milice, les interventions se déroulent toujours très bien. Le Valais ne fait pas exception; les expériences vécues ont toutes été très positives.

Une anecdote ?

Ce qui était hors de mon imagination était d’intervenir en été 2022 pour la récupération des parties de l’épave d’un Piper, dont l’accident s’était passé le 30 juin 1968. Le fort intérêt médiatique et l’intérêt du monde académique (glaciologie) m’ont surpris. Mais ce qui m’a encore le plus surpris est le fait que l’épave s’était déplacée pendant les décennies de plus de 5 km dans le glacier. 

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