Entretien avec le Capitaine Benoît Rouvinez, chef de cette nouvelle entité :
Lorsqu’une nouvelle entité voit le jour, on peut s’imaginer qu’il y a une importante structure qui doit être mise en place, quels seront les principaux défis qui attendent le Capitaine Rouvinez ces prochains mois ou prochaines années ?
Oui cela est exact. Dans la mesure où le déploiement s’effectue sur plusieurs années, les défis seront ciblés et réajustés au besoin. Premièrement, il s’agit de régler efficacement les collaborations. Nous pourrons ainsi rapidement gagner en efficacité. Deuxièmement, il nous faudra fixer des priorités concernant notre spectre de missions, selon les moyens à disposition. La vocation première de cette unité est de lutter contre la criminalité de rue.
Fort de presque 30 ans d’expérience au sein de différents services composants la gendarmerie, dont le groupe d’intervention, à l’aube de tes 50 ans, tu t’apprêtes à diriger la Section d’Action Rapide de la Police cantonale. Quelles vont être les différentes missions confiées à ton unité ?
La lutte contre la criminalité de rue (deals, vols, incivilités, appropriation de l’espace public) est la première. Cela permettra de protéger les mineurs, notamment en réduisant l’accès aux produits stupéfiants et à l’alcool. L’autre objectif est de permettre aux citoyens de garder un bon sentiment de sécurité dans les secteurs sensibles.
La criminalité transfrontalière est visée par la SAR. Il s’agit pour l’international d’effectuer des services conjoints avec nos homologues et de mettre à profit le renseignement factuel en la matière. Les cantons limitrophes seront également concernés pour des actions ciblées.
Les phénomènes sériels (cambriolages, vandalisme, etc) demandent des ressources sporadiques et nous pourrons apporter notre aide aux autres unités.
Notre effectif sera engagé sur les missions de sécurité publique, par exemple lors des matches de football à risque ou lors d’événements inter-cantonaux comme le Word Economic Forum à Davos.
Enfin, nous nous engagerons pour rechercher activement les fugitifs et les personnes signalées.
Les effectifs et la situation du moment dicteront nos priorités.
On s’imagine que les différents engagements qui seront amenés à être gérés par la SAR pourront s’avérer complexes et délicats. Quels sont les profils professionnels et sociaux attendus des agents qui forment ton équipe ?
Nous avons la chance d’avoir de nombreux candidats extrêmement motivés et qualifiés. Les critères essentiels sont d’avoir une grande flexibilité et la motivation d’accomplir les missions susmentionnées. Nous avons choisi des collaborateurs ayant un excellent background professionnel et/ou personnel. L’unité est très hétérogène et nos forces se conjuguent.
Pouvons-nous comparer la Section d’Action Rapide de la Police cantonale valaisanne à la célèbre BAC (Brigade Anti-Criminalité) de la Police nationale française ?
Je ne connais pas la totalité des missions de la BAC en France. Néanmoins, vu que nous allons œuvrer en rue et lutter contre la criminalité, on peut en tirer un parallèle. Les nuances sont certainement plus liées en regard à la criminalité actuelle en Valais. Nous nous trouvons ici et maintenant face à des phénomènes naissants, tandis que dans l’hexagone c’est la réalité depuis de nombreuses années. Nous allons tout mettre en œuvre pour ne pas laisser la situation se dégrader, afin de maintenir un niveau de sécurité élevé et un bien-être collectif dans notre canton.
