Fontainebleau… La Mecque des motocyclistes de la gendarmerie

C'est au Centre National de Formation à la Sécurité Routière (CNFSR) de Fontainebleau, ville située au sud-est de Paris, dans le département de Seine-et-Marne (77) que chaque année, la Police cantonale valaisanne a la possibilité d'envoyer l'un de ses motards. Implantée au sein même de l'école de gendarmerie de Fontainebleau, la formation des motocyclistes qui s'y déroule n'a cessé d'évoluer. L'enseignement lié à la sécurité routière ainsi que la pédagogie relative au pilotage ont été développés de manière notable.

Les missions principales du Centre National de Formation à la Sécurité Routière visent à sélectionner, former et perfectionner tous les motocyclistes de la gendarmerie nationale française, dont les motards de la mythique et emblématique « Garde Républicaine ». Il est également question d’étudier et d’expérimenter les matériels et les techniques concernant le contrôle des flux routiers et la police de la route. Le Centre développe une culture de sécurité routière au profit de l’ensemble du personnel de la gendarmerie et propose 16 formations différenciées en recevant une moyenne de 1’200 à 1’400 stagiaires par année, répartis sur une centaine de stages. Sur le plan international, le CNFSR accueille des stagiaires motocyclistes d’Allemagne, Monaco, Algérie, Qatar, Arabie Saoudite, Koweit et de Suisse, dont les motards de la Police cantonale valaisanne.

Les savoir-faire de la gendarmerie dans ce domaine de compétence technique et de formation sont reconnus et recherchés au plan national et international. Le Centre assure notamment la formation des motocyclistes des polices municipales et contribue à la formation des motocyclistes d’Amaury Sport Organisation, société en charge notamment de l’organisation du Tour de France cycliste.

Appointé Marc Roessli

Nous nous sommes entretenus avec l’appointé Marc Roessli, agent du groupe technique du Valais romand, au retour de son stage parisien.

Interview

La Gendarmerie est une entité militaire en France. Comme on peut tout naturellement s’imaginer, l’organisation des journées ou encore l’alignement des motos devaient être très stricts. Comment se sont déroulés pour toi ces quelques jours à Paris ?

En effet, les journées étaient organisées au cordeau et les instructeurs inflexibles sur certains détails. Couvre-chef obligatoire, déplacement groupé en colonne par deux et alignement des motos à la perfection ne sont qu’un aperçu des nombreux points sur lesquels j’ai été rendu attentif au début de mon stage. Rien n’est laissé au hasard, même la façon de porter son casque en main est codifiée. Pas comme un panier à salade mais à la Top Gun qu’ils disaient. Malgré tout, l’ambiance de travail était agréable et les instructeurs accessibles. J’ai rapidement pris mes marques et j’ai pu profiter au maximum de mon stage pour perfectionner certaines techniques et en découvrir de nouvelles.

La durée totale de ton stage s’est-elle tenue uniquement sur le site de Fontainebleau ou tu as eu l’occasion de te déplacer en Province ?

Même si l’instruction a été dispensée essentiellement au sein de l’infrastructure militaire, une grande partie de la pratique des techniques enseignées se sont déroulées à l’extérieur, sur des tracés ouverts à la circulation. J’ai notamment pu évoluer sur une partie du réseau routier de Seine-et-Marne et négocier certaines de ses plus belles courbes. J’ai même eu la chance de « monter à Paris » comme disent nos voisins Français. Après une petite initiation au périphérique parisien, nous avons fait route jusqu’au centre de la capitale où j’ai pu découvrir, en sus de ses plus beaux monuments, une densité de trafic que nous retrouvons que très rarement dans notre canton.

Les motocycles mis à disposition par la Gendarmerie française sont identiques à ceux qui équipent la Police cantonale valaisanne. Ce modèle est-il le plus adapté pour les missions quotidiennes de police ?

Il est vrai qu’en faisant fi de la couleur, les motocycles qui équipent la Gendarmerie nationale sont identiques aux nôtres. Je ne saurais pas dire si ce modèle est LE plus adapté pour nos missions mais en revanche, c’est un véhicule qui me donne entière satisfaction dans mes tâches quotidiennes au sein du Groupe Technique du Valais romand. Malheureusement, en raison des restrictions d’émissions de Co2, le constructeur a annoncé la fin de sa production. Nous devons donc penser à l’avenir et réfléchir déjà au(x) modèle(s) qui succédera à l’actuel, tout en gardant une vision holistique des enjeux futurs et des missions qui incomberont aux motocyclistes de la Police cantonale valaisanne.

Le Centre National de Formation à la Sécurité Routière propose près de 16 formations. Durant ton séjour, quelles sont celles que tu as eu l’opportunité de suivre et que tu as le plus appréciées ?  

Les instructeurs nous avaient concocté un programme intensif mais alléchant. Au menu, trajectoire de sécurité, tout-terrain, parcours technique, escorte, évolution en milieu urbain. Le gros morceau de la semaine était la « trajectoire de sécurité ». Cette technique de pilotage consiste à s’éloigner au maximum du danger et limiter les risques pour le pilote. Codifiée par la Gendarmerie nationale, elle est enseignée depuis 1967. On peut dire qu’elle a fait ses preuves. J’ai aussi pu évoluer sur le parcours technique sur lequel sont évalués les élèves motocyclistes de la Gendarmerie française avec un accent porté sur la maniabilité et le travail du regard. Et pour terminer, j’ai eu la chance de découvrir le site de « Polygone ». Grosso modo, 8 km2 de forêt constitués de pistes, de sable et de bosses en tout genre, faisant partie intégrante du site militaire réservé au centre de formation de Fontainebleau. Equipé de pieds en cape avec un équipement de motocross et doté d’une moto dédiée à cette pratique, j’ai eu l’occasion d’apprendre les différentes techniques de pilotage adaptées à différents types de terrains.

Si tu devais convaincre tes collègues à suivre cette formation, quels sont les arguments que tu utiliserais ?

Je leur dirais que c’est un stage hors du commun et une expérience fantastique, notamment grâce à la diversité et l’immensité des infrastructures du Centre ainsi que l’expérience des instructeurs qui ont eu tout du long à cœur de dispenser leurs nombreux conseils dont un qui m’a marqué, je cite :

On est tous le meilleur motard de son quartier mais ne jamais oublier de faire preuve d’humilité au guidon d’un deux roues car à essayer de rouler au-delà de ses capacités mène trop souvent à la catastrophe.

Quel est ton meilleur souvenir que tu ramènes de la Ville Lumière ?

J’en ai beaucoup ramené avec moi, mais si je devais en retenir qu’un, c’est celui de la remontée des Champs-Elysées avec au loin, en miniature, l’Arc de Triomphe qui, en se rapprochant devient monumental. Clou du spectacle, la Place de l’Etoile, qui s’avère être le plus grand carrefour parisien avec comme particularité, la priorité aux usagers qui s’y insèrent. J’ai réussi à m’y faufiler et circuler au sein de ses 12 voies de circulation, mais je dois reconnaître que je n’en menais pas large…

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