Revue de la Police cantonale valaisanne

invité de la rédaction

Invitée de la rédaction

© Sabine Papilloud
Chef du Service de l’enseignement du canton du Valais

Je ne fais pas la police, mais…

Je me souviens de mes premières années d’enseignant au Cycle d’orientation Sainte-Marie de Martigny. Devant mes élèves parfois turbulents, je disais souvent, avec enthousiasme et un peu d’humour : “Je ne suis pas là pour faire la police !” Une phrase aux élans bien intentionnés bien sûr, pour rappeler que mon rôle était de transmettre des savoirs et de faire grandir ces adolescents un peu récalcitrants, pas de rétablir l’ordre à chaque instant ! Nos deux métiers me semblaient bien éloignés. Pour moi, presque des oxymores. Mais avec le recul, et surtout dans ma fonction actuelle, je me rends compte que police et école sont des entités parfaitement complémentaires.

Car, au fond, entre l’école et la police, il y a une sorte de partenariat, comme deux maillons d’une même chaîne. Chaque maillon est essentiel pour que l’ensemble tienne. L’école forme et prépare les citoyens de demain, leur apprend à vivre ensemble, à comprendre le monde, à respecter les règles et à devenir des adultes responsables. La police, quant à elle, assure que ces règles soient respectées et garantit un cadre sécurisé dans lequel les jeunes peuvent s’épanouir. Ce sont deux forces qui travaillent main dans la main pour bâtir une société plus juste, plus harmonieuse.

Notre collaboration avec la police est loin de se limiter à des passages aux abords des écoles à la rentrée des classes. Elle est vaste, diverse et essentielle. Qu’il s’agisse de la prévention routière, de la lutte commune contre le fléau du harcèlement et des violences en milieu scolaire, de la sensibilisation aux dangers du numérique ou encore de l’accompagnement lors de situations plus sensibles, la police est un soutien indispensable. Et lorsque des situations graves surviennent, son intervention devient cruciale, permettant de restaurer un climat serein propice à l’apprentissage et au vivre-ensemble.

Il ne faut pas sous-estimer non plus la présence quotidienne et souvent discrète des forces de l’ordre près des écoles. Une présence rassurante pour les parents, qui savent que leurs enfants sont protégés, mais aussi pour les élèves eux-mêmes, qui perçoivent l’école comme un lieu sûr où ils peuvent se consacrer pleinement à leurs études. L’école est d’ailleurs, pour beaucoup d’enfants au parcours difficile, un de ces derniers îlots stables et sécurisés de notre époque.

Oui, la formation est le pilier de notre société et de notre avenir, mais sans la sécurité assurée, cet avenir serait bien plus incertain. Alors, en tant que Chef du Service de l’enseignement du canton du Valais, je tiens à remercier chaleureusement nos partenaires de la police pour leur engagement indéfectible à nos côtés. Ensemble, maillon après maillon, nous construisons la chaîne qui relie l’éducation et la sécurité afin de vivre de manière harmonieuse dans la Cité. Et finalement, je suis aussi un peu le Commandant … du Service de l’enseignement ; j’ai aussi des inspecteurs, certes scolaires, sous mes ordres !

 
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