Portrait et parcours
Influenceur et vidéaste canadien, Adam Paradis s’est imposé sur TikTok où il rassemble plusieurs millions d’abonnés. Il crée aussi des contenus plus longs sur YouTube, souvent construits comme de véritables mini-fictions éducatives.
Après des débuts orientés vers le divertissement, il a choisi de mettre son talent de storyteller engagé au service de la prévention : harcèlement, addictions, violence entre jeunes… autant de thèmes qu’il aborde sans détour.
Créateur complet, il écrit, réalise, tourne et monte ses vidéos lui-même. Pour lui, être créateur, c’est avant tout transmettre un message sincère. Sa motivation : dépasser le simple divertissement pour “apporter quelque chose de positif” et sensibiliser les jeunes avec impact.
L’impact de son travail en Valais
Si Adam Paradis fonctionne si bien auprès de nos élèves, c’est parce qu’il parle leur langage. Beaucoup le connaissent déjà, ce qui crée une écoute immédiate et un lien de confiance rare dans les interventions de prévention.
Ses vidéos abordent des sujets parfois tabous à l’école : harcèlement, drogues, alcool, santé mentale… Avec empathie et réalisme, il offre des messages courts, puissants et mémorables. « Il ne faut pas que les gens décrochent avant la fin”, aime-t-il rappeler.
Son succès montre aussi que les expériences vécues par les jeunes dépassent les frontières. Qu’un créateur québécois touche des élèves valaisans prouve la force universelle de ces messages et nous permet d’ouvrir un dialogue essentiel.
Pourquoi nous l’avons contacté
Avant même la diffusion en classe, nos élèves connaissaient déjà Adam. Sa popularité, sa proximité et sa capacité à traduire des réalités complexes dans un format simple et marquant en font un allié précieux pour aborder des thèmes comme le harcèlement, les addictions ou le suicide.
Son approche rejoint pleinement l’objectif de nos cours : rendre ces phénomènes accessibles, compréhensibles et profondément humains.
La Police cantonale valaisanne a pu s'entretenir avec Adam Paradis, voici son interview :
Qu’est-ce qui t’a poussé à utiliser TikTok comme moyen de prévention plutôt que comme simple plateforme de divertissement ?
Depuis les tous débuts de mes créations sur les médias sociaux, j’ai toujours eu un intérêt pour des sujets qui pouvaient mener à la réflexion, tout en utilisant le divertissement. TikTok s’est imposé rapidement comme un moyen pour rejoindre des millions personnes. C’est un moyen qui nous permet de passer des messages rapidement et avec des moyens de productions qui ne nécessitent pas des budgets extraordinaires. J’ai toujours voulu produire un contenu qui avait un sens et la prévention ou la sensibilisation se sont révélées parfaitement dans cette lignée. Quoi de mieux que de produire une vidéo qui divertit, faire réfléchir et, je l’espère, peut toucher les cœurs.
Comment choisis-tu les sujets que tu abordes (harcèlement, drogues, alcool, santé mentale…) et quel message veux-tu transmettre en priorité aux jeunes ?
Je lis beaucoup sur les divers enjeux de la société. La jeunesse, dont je fais partie, est confrontée à une multitude de défis : que nous vivions en Europe, en Asie ou en Amérique, les défis humains sont souvent les mêmes. Ce que je veux surtout faire ressortir comme message dans mes vidéos peut se résumer en un mot : l’espoir. Ça peut paraître cliché, mais c’est à la base de la résolution de tout problème auquel nous pouvons être confronté. Le message que j’aimerais que les jeunes retiennent : il y a toujours une solution, quel que soit le problème. Il n’est jamais trop tard.
Beaucoup de tes vidéos sont des fictions. Pourquoi ce choix de narration plutôt qu’un discours direct ? Penses-tu que cela touche mieux les jeunes ?
Les fictions permettent de plonger l’auditoire dans un monde à part entière : quelques secondes et c’est fait sur TikTok. Par la fiction, on se laisse porter par la vague, laquelle nous amène au punch qui touche et fait réfléchir. C’est un processus qui nous lie plus à nos émotions qu’à notre côté cérébral et ça peut être beaucoup plus percutant. Plus encore, la fiction fait confiance à l’intelligence de l’auditoire et ne se veut pas un enseignement ! Par la fiction, je veux simplement faire vivre une émotion à mon auditoire et c’est cette émotion qui permet d’enregistrer le message que je souhaite passer.
Quand tu réalises une vidéo sur un thème lourd (harcèlement, suicide, drogues…), as-tu des retours de jeunes en détresse ? Comment gères-tu la responsabilité d’un tel rôle de “préventionniste” ?
Je n’ai pas la prétention d’être un « préventionniste » avec toutes les habilités professionnelles que cela peut impliquer : je ne suis qu’un créateur qui souhaite toucher les gens. Je reçois souvent des messages d’abonnés qui me remercient d’avoir compris leur réalité. C’est très touchant. À la suite de la publication de ma vidéo sur la drogue, un centre d’accueil pour des jeunes en désintoxication a communiqué avec moi pour m’informer qu’une jeune avait demandé à être admise après avoir visionné ma vidéo : je peux vous dire que ça vaut de l’or d’apprendre cela. Avoir pu faire une différence positive dans la vie d’une personne est particulièrement touchant. Oui, il m’est arrivé de recevoir quelques messages de jeunes m’indiquant vivre des moments difficiles. Lorsque je vois un tel message, je leur réponds en les encourageant et les invitant à en parler à une personne de confiance.
Selon toi, quel est le rôle des écoles et des enseignants dans la prévention, comparé à celui des influenceurs comme toi ? Peuvent-ils / doivent-ils travailler main dans la main ?
C’est certain qu’ils doivent travailler main dans la main ! Ma mère est enseignante et je peux vous dire à quel point je sais qu’elle fait la différence dans la vie de ses élèves. Imaginer l’impact que peut avoir un message lorsqu’il est véhiculé par un enseignant, avec tout son savoir pédagogique, à l’aide de créations percutantes qui rejoignent les jeunes… On dit souvent qu’une image vaut milles mots, imaginez une vidéo.
Quel conseil donnerais-tu à un jeune qui subit du harcèlement, des pressions sociales ou qui traverse des moments difficiles ? Que cela soit dans sa classe, sur les réseaux ou dans sa vie personnelle ?
Ne garde pas ça pour toi ! Tu n’es pas seul. Il y a toujours une personne qui sera prête à t’aider. N’hésite pas à en parler à une personne que tu aimes ou que tu respectes. Et si tu as l’impression qu’il n’y a pas de telles personnes, va voir une personne de ta communauté : un enseignant, un travailleur social, un conseiller pédagogique, un intervenant, un policier. Il y a toujours une solution. Et pendant que ça va moins bien, pense à tes rêves, à tes passions, ça fait toujours du bien dans ce temps-là.
Le mot de la fin
Adam Paradis va au-delà du simple contenu : il offre une voix proche des jeunes et des histoires qui font réfléchir. Ses vidéos créent un espace d’écoute et de dialogue, où chacun peut se sentir compris et moins seul.
Son travail rappelle qu’une prévention efficace repose sur l’authenticité et la proximité, et montre qu’un message bien porté peut vraiment faire la différence.




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