Revue de la Police cantonale valaisanne

CAS CEP – Module « Relations médias » Policiers et journalistes : un dialogue stratégique

Une semaine pour s’initier à l’art de l’interview et à la gestion des relations avec les médias. C’est tout l’enjeu du module « Relations médias » du CAS Conduite des engagements de police. Dirigé par le Commandant de la Police cantonale valaisanne, Christian Varone, ce module a rassemblé, durant la semaine du 19 mai, 25 officiers venus de toute la Suisse romande. Au programme : presse écrite, radio, télévision, communication de crise et numérique. Une immersion où les barrières tombent entre deux mondes souvent perçus comme antagonistes.

Le secret, d’un côté.

L’information, de l’autre.

Policiers et journalistes ont, en apparence, des logiques opposées. Les uns protègent des informations sensibles, les autres cherchent à les rendre publiques. Et pourtant : leurs chemins se croisent souvent, et leur collaboration est parfois essentielle.

Qu’il s’agisse de gérer une situation d’urgence, de prévenir la population ou de répondre aux attentes des médias, la police doit savoir communiquer. Quant aux journalistes, ils trouvent en la police une source d’information crédible et, souvent, unique.

C’est cette interface complexe qu’explore le module « Relations médias » du CAS CEP (Certificate of Advanced Studies pour la Conduite des engagements de police) destiné aux officiers. Pendant cinq jours, 25 policières et policiers venus de Genève, Vaud, Lausanne, Fribourg, de la Protection civile de Morges ou encore de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) ont pris part à une formation intensive à Nendaz.

Radio, presse, télé : la palette complète

Au fil des ateliers, les participants se sont tour à tour glissés dans la peau d’un Commandant de Police, d’un procureur, d’un porte-parole et, même… d’un journaliste. Confrontés à des situations concrètes – conférences de presse improvisées, gestion d’événements critiques ou rédaction de communiqués en urgence – ils ont appris à manier les mots, les regards et les silences.

Pour les accompagner, plusieurs professionnels expérimentés issus du monde des médias et de la communication ont partagé leur savoir-faire. David Vaquin, ancien journaliste au Nouvelliste et aujourd’hui Commandant du Centre de Secours Incendie de Sion, a encadré les exercices de rédaction de communiqués de presse. Christian Hermann, rédacteur en chef adjoint de Rhône FM, a plongé les stagiaires dans les réalités du direct radio, avec son exigence d’instantanéité et de clarté. Jean-Luc Lehmann, fort d’une longue carrière à la RTS, a levé le voile sur les subtilités du langage télévisuel, entre forme et fond, image et message. Quant à Roberto Pirola, spécialiste en communication, le but était d’apporter son expertise en communication stratégique et en gestion de l’image publique.
La direction technique du module était assurée par le commissaire principal de la Police cantonale vaudoise, Jean-Christophe Sauterel, qui a encadré l’ensemble des activités avec une approche rigoureuse et bienveillante.

La semaine a également permis d’aborder les fondamentaux de la communication de crise et les enjeux de la communication numérique, à travers des cas pratiques tirés de situations réelles. L’enjeu ? S’exercer à garder le cap, même sous pression.

Le Valais donne le ton

C’est la Police cantonale valaisanne qui assure la direction de ce module médias, dans le cadre du CAS CEP. Sous l’impulsion du Commandant Christian Varone, ce rendez-vous annuel affirme la volonté du Valais de partager son expertise en matière de communication policière.

Parmi les participants, trois membres de la Police cantonale valaisanne ont vécu cette expérience immersive.

Pour le Capitaine Xavier Allet, ce module permet d’ « appréhender les attentes des journalistes, de mieux comprendre leur logique, et surtout de se préparer à communiquer des informations factuelles et pertinentes. »

Son collègue, le Capitaine Nicolas Kulmer Gabbud, y a vu l’occasion de rapprocher deux univers : « Policiers et journalistes partagent un devoir d’information. Nous, envers l’autorité pénale. Eux, envers le public. On se rend compte que l’on a plus de points communs qu’on ne le pense. »
Enfin, pour Toufic Saad, Chef de projet au sein du Service informatique, cette semaine a profondément changé son regard : « Avant, je recevais l’information sans la questionner. Aujourd’hui, je réalise que tout est orchestré, presque comme une danse chronométrée. »

Des ponts, plutôt que des murs

Et, au-delà des compétences techniques, cette semaine aura permis de tisser des liens. Entre collègues romands, bien sûr, mais aussi avec le monde médiatique. En comprenant mieux le fonctionnement de l’autre, policiers et journalistes repartent avec un regard plus nuancé les uns sur les autres.
Et si, finalement, secret et transparence n’étaient pas incompatibles ?
Juste complémentaires, selon les circonstances.
Les participants de ce CAS CEP, Module « Relations médias », en sont aujourd’hui convaincus.

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