Chères et Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
J’arrive au terme de ma carrière au sein du Corps de la Police cantonale valaisanne et c’est avec plaisir que je réponds positivement à la demande de la rédaction d’intervenir en tant qu’invité.
Cela me permet notamment de fermer une boucle, ayant également débuté par une interview dans l’ancienne version du journal interne de la Police.
Alors que je tourne la dernière page de ma vie professionnelle au sein de l’Etat-major de notre police, ce qui me reste et qui compte à mes yeux, ce sont les relations et les échanges partagés au fil des années.
Nous participons, chacun à notre place de travail, à la mise en œuvre de projets, au traitement d’affaires, au suivi de procédures, etc. Mais il ne s’agit là que de dossiers ! Ce qui compte et qui perdure, ce sont les relations que nous avons pu tisser. C’est cela qui nous remplit l’âme et donne du sens à la vie. Pour le reste, personnellement, je ne pense pas qu’il faille y accorder une trop grande importance une fois ces dossiers clos.
Comprenons-nous bien : les dossiers sont bien sûr essentiels, et il faut les traiter avec sérieux et en accord avec notre conscience. Mais ce qui importe vraiment, ce sont les échanges humains que nous avons eus au fil de leur traitement. Ce sont eux qui marquent et qui subsistent. Les différents métiers au sein de la police nous offrent l’opportunité de créer des liens de qualité avec nos collègues.
Des relations enrichissantes nous permettent aussi de nous tourner vers le passé avec plaisir et de nourrir une vie intérieure riche, gage d’une certaine sérénité et, je l’espère, d’un bonheur plus profond.
La vie est bien sûr brève. Mais ce qui la raccourcit vraiment, c’est le gaspillage que nous en faisons, en nous chargeant de servitudes volontaires et en nous soumettant aux jugements et aux opinions des autres.
Au dernier jour de notre existence, si l’opportunité nous est donnée de faire un ultime bilan, ce qui nous restera et nous apaisera, ce seront ces relations et les liens tissés tout au long de notre vie. Le reste n’aura plus ni valeur ni importance.
Pour la suite, et cette nouvelle étape de vie qu’est la retraite, je pense que l’on ne peut que se réjouir de retrouver une liberté : celle d’organiser son temps comme on l’entend, de se détacher de son téléphone portable et de se consacrer à des centres d’intérêt plus personnels. Nous avons la chance d’avoir un employeur qui nous offre des conditions de départ anticipées par rapport à d’autres travailleurs, et je me réjouis d’en profiter ! La vie professionnelle est tournée vers l’extérieur et vers la société, tandis que j’imagine la retraite plus intérieure et moins dépendante des autres. À chacun de faire ses choix.
Je ne saurais conclure sans revenir sur un événement marquant de ces dernières années : la crise du Covid-19 qui, dès mars 2020, a bouleversé nos priorités professionnelles pour nous concentrer sur ce seul dossier. Pour celles et ceux qui ont été touchés personnellement ou à travers leurs proches, l’expérience a été douloureuse. Mais au-delà de cette épreuve, cette période a été particulièrement enrichissante d’un point de vue professionnel, en nous amenant à collaborer avec de nouvelles entités et de nouveaux collègues, tant au niveau cantonal que fédéral.
Nous avons dû imaginer et mettre en place des solutions inédites face à des problèmes concrets jusque-là inimaginables. Nous pensions tous qu’une société nouvelle émergerait de cette crise, avec des valeurs davantage tournées vers l’humain. Pourtant, mis à part le développement du télétravail et des visioconférences, peu d’avancées sociétales en ont découlé.
C’est sur cette note mitigée, mais tout de même teintée d’optimisme, que je vous souhaite une bonne continuation à toutes et à tous.
Au plaisir de vous retrouver dans un contexte qui, pour moi en tout cas, sera moins formel.